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  • : Blog pédagogique d'une prof-doc
  • : J'ai créé ce blog pour diffuser mes documents et réflexions personnelles sur ce que peut être un enseignement de la culture de l'information au collège. J'utilise particulièrement la méthode du "document de collecte" et les cartes mentales.
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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 16:15

Les débats qui agitent notre profession aujourd'hui me paraissent très étrangers, je m'en rends compte. Non que je ne me sente pas concernée par un avenir qui m'inquiète. Mais je ne peux pas croire qu'on puisse vouloir enlever aux professeurs documentalistes leur mission d'enseignement .

Pourquoi ?

Il y a dix ans je pense que j'aurais été très ébranlée par des discours voulant nous rapprocher de la vie scolaire et d'une vision éducative de notre mission. Je me serais dit : "Mince, j'ai passé un concours d'enseignement pour enseigner et je me retrouve éducatrice et gestionnaire. Cela ne me convient pas. Changeons de métier".

Lors d'un moment de doute, d'ailleurs, j'ai failli le faire.

 

Puis j'ai vu autour de moi le monde qui se transformait. Le développement de Google, de Wikipedia, des blogs puis des réseaux sociaux, cette invasion de l'information...

 

Avec l'information livresque, encyclopédique, stable et vérifiée, notre travail était d'en donner l'accès aux élèves et de les former à la retrouver.

 

Mais nous passions à une société dans laquelle l'accès à l'information ne passait plus par nous. D'autres questions surgissaient : comment évaluer la fiabilité d'une information ? Comment les moteurs de recherche choisissaient-ils de donner accès aux sites (classement des résultats, conciliations de Google avec certains gouvernements ...) Le mythe de l'encyclopédie collective gratuite et libre se réalisait-il avec Wikipedia ? Sa non fiabilité à 100% en faisait-il un objet condamnable ?

D'autres questions véritablement liées à l'apprentissage se posaient. Comment pallier aux difficultés de la lecture sur écran ? Comment faire pour que les informations trouvées se transforment en connaissances ? Comment dépasser le copier-coller ?

D'autres encore liées à la possibilité pour tous de publier. Comment former à la publication sur internet ? Comment apprendre aux élèves à maîtriser leurs traces ? Comment se construire une identité numérique positive ?

Et tant d'autres...

 

Depuis que j'en entrepris ce chantier de comprendre ce à quoi je devais former mes élèves, je ne suis plus capable de concevoir qu'on remette en cause notre mission d'enseignement. Car si on nous l'otait, ce serait abandonner cette exigence de formation des futurs citoyens que sont nos élèves. Ce serait abandonner la principale mission de l'Ecole.

Et c'est une question qui dépasse, de loin, la seule question de notre profession...

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commentaires

T
J'ai ce même sentiment, ces mêmes mots en tête... Trop d'ambiguïté pour se projeter dans cette profession. La réaction des collègues eux-mêmes ne devrait plus nous étonner, quand ils s'interrogent<br /> sur le contenu du CAPES que nous avons passé.<br /> <br /> Je rajouterais tout simplement, au regard de ma situation actuelle : "Quid de la formation à la maîtrise de l'information quand les autres pôles (Gestion du fonds par exemple) est trop prenant<br /> ?"... C'est une question qui me travaille depuis que je me suis rendue compte, en observant le fonctionnement de la médiathèque de quartier, que je suis seule pour effectuer les tâches que quatre<br /> personnes se répartissent là-bas... Et encore, ils n'ont pas en charge l'aspect "éducation" des jeunes (pour reprendre le terme utilisé dans l'article), et encore moins celui de maîtrise de<br /> l'information.
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D
Le problème, hélas, n'est pas d'être convaincu de notre utilité dans une société où l'information est omniprésente, protéiforme, émancipatrice ou au contraire source d'enfermement. Il faut je pense<br /> dépasser cette échelle locale de notre enseignement pour observer la situation de manière un peu plus large.<br /> <br /> Et là on s'aperçoit que la politique, l'économie néolibérale peut faire en sorte que notre ministère estime notre mission subsidiaire : a-t-on besoin d'employés sachant chercher les informations<br /> qu'on leur demande ou sachant en évaluer la fiabilité ?<br /> <br /> Ceci n'est qu'une question parmi tant d'autres. Et depuis dix ans, la cage se referme peu à peu sur nous, de la politique documentaire au learning centre, il y a une logique de suivie.<br /> <br /> Cordialement,<br /> Damien Reux
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A
Chère collègue,<br /> J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre message, et trouve rassurant que des profs docs se positionnent ainsi...<br /> Comme vous, j'ai été prof doc, et j'ai beaucoup souffert de cette impression de devoir "quémander" pour former les élèves correctement à l'information-documentation... et la frustration engendrée<br /> au quotidien est énorme.<br /> Toutefois, je m'interroge sur un aspect qui me semble quelque peu contradictoire dans votre billet : "je veux des charges de classes mais pas de programme", lequel est déclaré "non productif".<br /> Je m'interroge vivement, et de plus en plus, sur l'ambiguité du discours de la profession, ambiguité sur laquelle joue allègrement d'ailleurs l'Institution. Si l'on veut des charges de classes,<br /> alors on admet pour de bon qu'on doit suivre un curriculum (je ne parle pas de programme à dessein, mais je rappelle que le curriculum suppose structuration, progression, de connaissances et de<br /> compétences. Cf. Perrenoud), et qu'on ne va pas fonctionner "au petit bonheur la chance" avec des élèves, au gré des seules évolutions technologiques.<br /> Il ne s'agit pas de former les élèves aux nouveautés technologiques ou aux fonctionnalités des outils de recherche, il s'agit de les former à la l'information, et les outils technologiques sont<br /> abordés au sein d'une problématique générale de compréhension de l'information, dans son processus de communication, de diffusion, de traitement, etc.<br /> <br /> Cet équilibrisme forcené entre des revendications liées à un rôle pédagogique (charges de classe, capes) et la volonté de ne pas "entrer dans le système" me parait intenable, et de plus en<br /> plus.<br /> <br /> Qu'en pensez-vous ?<br /> En tout cas, je vous remercie d'avoir écrit un tel billet qui alimente le passionnant débat sur l'avenir de notre profession !
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J
et j'ajoute que je suis entièrement d'accord avec la dernière phrase, cela dépasse de loin notre seule profession
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J
Je trouve étonnant de lire ce billet, non pour le contenu, mais pour la concordance avec un travail que je suis en train de faire, et qui est en lien avec le message envoyé ce matin. J'ai<br /> l'impression de lire mes mots.<br /> <br /> Je suis plus ou moins d'accord avec toi sur l'impossibilité d'enlever la mission, par contre je pense qu'il sera très facile de la vider de son sens.<br /> <br /> Mais ce que je souhaiterais désormais, c'est avoir une charge de classe. Le programme, s'il n'y en a pas, je m'en accomoderais toujours, tu viens d'ailleurs d'en tracer les grandes lignes. A la<br /> rigueur, je pense même qu'un programme serait contre-productif.<br /> <br /> Mais sans charge de classe, je suis toujours obliger d'aller quémander et ça je ne le supporte plus.
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