Lors du Congrès FADBEN diverses interventions auxquelles j'ai assisté (en particulier celles de Jean Michel Salaun, Olivier Ertzscheid, Dominique Cardon et Divina Frau Meigs) ont allumé une petite lumière dans mon esprit qui vient par moments m'interpeller. Je vais essayer par ce billet de blog de préciser cette idée.
Pour résumer : notre "écosystème informationnel" a changé. Quelques exemples :
-Google guide les résultats avec un Page Rank qui prend en compte nos recherches précédentes, ou qui propose des recherches toutes faites sous forme "d'écriture intuitive"
- les outils proposent leurs propres objets en réponse à une requête ou les "jardins fermés du web" (Tim Berners Lee) : selon Olivier Ertzscheid " chaque acteur a intérêt à favoriser les résultats de son écosystème direc"
- Facebook diffuse l'information par son système de recommandation "J'aime". La recommandation est en train de supplanter le Page Rank (Domique Cardon).
- Les marchands en ligne proposent "ceux qui ont aimé ceci ont aussi aimé cela..."
etc.
Notre accès à l'information est modifé par tous ces paramètres :
- il est très invidualisé, personnalisé : c'est l'info (ou le spectacle ou le bien de consommation) faite pour nous !
- il est très guidé par les outils, le design des sites, les hypertextes présents (qui nuancent la notion de sérendipité même puisqu'il faut bien que le lien ait été mis là pour que l'on "clique" dessus)
La traduction en terme d'enseignement pourrait être (et c'est bien là l'idée qui me tourne dans la tête depuis quelques temps) d'apprendre aux élèves à répondre à la question :
Comment cette information très personnalisée dans laquelle j'évolue est-elle venue à moi ?
Elle remplacerait la question qui domine en documentation depuis des années et que l'on sait dépassée : Comment retrouver une information ?
L'interrogation sur l'accès à l'information pourrait déboucher au lycée, (et en amont des travaux de recherche demandés à l'unversité) sur l'apprentissage de la veille comme préconisé par des collègues au Congrès. On passerait de l'étude critique à la mise en place active de son propre écosystème informationnel.
Mais on ne peut imaginer travailler en ce sens si :
- on ne s'appuie pas sur une analyse fine et complète des outils que l'on utilise
- on ne fait pas de mises en activité intégrant la publication en ligne
- on ne sort pas de la seule problématique d'une recherche efficace
- on reste dans un enseignement intégralement tributaire des autres disciplines qui elles, de façon tout à fait légitime, cherchent l'efficacité en matière de recherche d'information.
Voilà, j'espère avoir su exprimer au mieux mon idée ; j'y reviendrai certainement. Plusieurs textes ont sans doute déjà été écrits sur le sujet.
Ma question maintenant, est : comment vais-je traduire cela concrètement avec mes élèves ?