Je parle du document de collecte dans mes différents billets mais je réalise que depuis le jour où j'ai décidé (grâce à l'enthousiasme d'une collègue d'Histoire-Géographie) de l'introduire dans mes séquences, je n'en ai pas vraiment fait de bilan. Pourtant, depuis ce jour, je ne l'ai plus lâché.
Le document de collecte est devenu mon compagnon fidèle, celui de certains de mes collègues (même partis enseigner ailleurs, au lycée, où semble-t-il il séduit beaucoup) et celui de mes élèves.
Je ne l'utilise qu'associé à la carte mentale de réorganisation des idées. Il pourrait être construit autrement, sous forme de tableau par exemple pour comparer des informations issues de différents sites comme le font certains collègues de Bretagne.
Le document de collecte intervient dans lors de la première séance de recherche avec les élèves. Il me permet de les mettre directement en recherche sur internet. Je les autorise ainsi à prendre connaissance individuellement de ce sujet étrange (en tous cas étranger à eux) qu'on vient de leur donner. Ils sont dans une situation assez semblable à la mienne quand je cherche. Quand un collègue arrive et me dit "Je veux travailler sur Adèle Blanc-Sec",sur "le rôle militant aujourd'hui d'anciens résistants", ou même simplement "Versailles", qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je prends un dictionnaire ? Est-ce que j'ouvre un livre documentaire ? Est-ce même que j'interroge PMB ? Non. Tout cela vient ensuite. Ce que je fais en tout premier parce que je veux comprendre de quoi il relève, c'est ouvrir internet et (aïe aïe) consulter les premiers résultats que me donne un moteur de recherche.
Peut-être est-ce de la fainéantise ? Ou alors serait-ce pour moi le mode de recherche le plus efficace pour une délimitation rapide du sujet ?
Je demande donc aux élèves de construire des documents de collecte sur des sujets dont ils ne savent rien, ou presque rien. Par contre, je joue sur des variables : si la question est large, je présélectionne les sites sur PMB ou netvibes (ou les deux). Si la question est très précise, je peux les laisser consulter plus largement un moteur de recherche.
Je donne une limite à ce document : une page le plus souvent. Il est terminé en une heure et est source de contentement pour les élèves qui ont le sentiment d'avoir avancé. J'exige aussi qu'il soit référencé, de façon à garder trace des sites consultés.
L'heure suivante est très intéressante. Les documents de collecte ont été réalisés individuellement, souvent sur des recherches qui vont être menées en groupe. Je demande donc aux groupes de se reformer et d’établir une carte des idées qui apparaissent à la lecture des documents. Les élèves surlignent de couleurs différentes, comparent, sélectionnent et organisent en échangeant constamment. J’essaie des les amener à évaluer leur document en le comparant à ceux des autres « pourquoi a-t-il relevé cela et pas moi ? ». Je leur demande aussi de pointer des manques informationnels éventuels (et le collègue de la discipline en appui à cette recherche joue là un rôle important en précisant aussi ce qui est attendu) puisqu’ils retourneront l’heure suivante en salle informatique. Enfin, je leur fais rédiger un début de sitographie qui leur permet de :
- Revenir sur le déroulement de leur recherche
- Evaluer l’importance de tel site par rapport à tel autre
- Identifier la source de publication
En trois heures, avec cette méthode, nous arrivons facilement à boucler le travail de recherche. Nous pouvons passer à la restitution de l’information.
J’ajoute que, en 3ème, les élèves sont familiarisés avec la méthode et voient où nous allons quand je distribue le plan de la recherche comme ici
En 6ème, nous sommes dans la découverte de la méthode, mais j’essaie collectivement, sur un même sujet (cf séances d’IRD) de leur faire évaluer la qualité de leur document de collecte au regard de l’activité de recherche et de ses exigences intrinsèques (Histoire des Arts par exemple).
Enfin, certains de mes collègues des autres disciplines reprennent le document de collecte seuls. En Anglais par exemple, document de collecte + carte mentale (sur un personnage, sur un pays…) fournissent un bon support pour l’expression orale.